Idriss Deby : "Hanté par sa chute prochaine, il fait feu de tout bois."

Publié le par Hamid K.

Idriss Deby : Impostures d’autocrate. Par La Rédaction de Tchadvision

Le dictateur de N’Djamena vole d’échec en échec. Désemparé, il s’attaque à la culture soudanaise. Aveu d’impuissance.

Khartoum a retrouvé sa quiétude. Le vent venu de N’Djamena s’est estompé: L’armée soudanaise a repris le contrôle de la capitale, les assaillants soutenus par Deby sont aujourd’hui de vulgaires prisonniers de guerre qui sont traités avec tous les honneurs de leur statut de « bandits ». Dans les cercles militaires soudanais et tchadiens, on s’accorde, tant d’un côté de la frontière que de l’autre, pour affirmer que l’assaut du MJE sur Omdourman était un feu de paille, une opération militaro-politique dont les fruits seront amères aux commanditaires, le dictateur de N’djamena peut déjà trembler.

Retranché dans sa tour d’ivoire, Idriss Deby Itno est actuellement vert de colère. Ses proches collaborateurs et son « sacré collège » de stratèges ne savent plus à quel Saint se vouer, tellement est grande la colère du locataire du palais de rose. Les jours de l’autocrate sont à présent comptés.

Manipulateur improvisé Deby, en février dernier, a joué une ultime carte qui s’est avérée drôlement utile : Le MJE. Ce mouvement venu en rescousse a joué un rôle important dans le sauvetage de son régime, alors que l’opinion le voyait déjà accroché au piquet de la déchéance. Le château « rose d’illusion démocratiques » s’écroulait sous l’action conjuguée des patriotes. Hélas ! L’échec de cette poussée révolutionnaire sur la capitale, Deby le sait, s’explique plutôt par des divergences internes aux forces de la résistance nationale. Les lignes de fractures se sont, depuis, cicatrisées. Les contradictions sont à présent réglées.

Fidèle à sa posture de soutien aux dictateurs africains, la France n’a ménagé aucun effort pour sauver les apparences d’ordinaire trompeuses et entretenues sur fonds de démagogie en la matière. Bien au contraire, elle a mis à profit, et avec diligence s’il vous plait !, son dispositif militaire en place depuis mathusalem pour sauver le régime agonisant du dictateur Deby. Une ficelle de trop pour les présidents à vie du continent. Réconforté par le bras protecteur du « Maître », le monstre aussitôt sorti de la boite de Pandore a tout dévoré sur son champ politique. La société civile et l’opposition tchadienne payent le lourd tribut de cette répression aveugle. L’opinion publique tchadienne et la communauté internationale sont toujours sans nouvelle de M.Ibni Oumar Mahamat Saleh enlevé, il y a plus de 100 jours, par des hommes armés appartenant à la milice du despote sanguinaire et clairement identifiés comme tels. La France s’est déjà habilement déchargée des éventuelles conséquences sur le plan diplomatique des fâcheux événements qui ont été perpétrés par Deby en février dernier, après le retrait des troupes de la résistance nationale.

En guise de stratégie de prévention d’éventuelles attaques armées, l’autocrate a fait creuser des tranchées autour de la capitale. Deby a même soufflé sur les préoccupations écologiques. Il s’en cure, seul compte le sauvetage du fauteuil présidentiel, le reste au diable ; par tous les moyens et même par le déracinement des centaines d’arbres. A tout vent, il achète des armes, en tous genres et calibres; au profit de ses marionnettes du MJE également. Hanté par sa chute prochaine, il fait feu de tout bois.

Deby a payé Ibrahim Khalil a coup de milliards de CFA afin qu’il attaque Khartoum mais le coup a foiré. N’empêche, il n’est plus à démontrer la complicité et la passivité de L’Eufor et les forces hybrides des Nations Unies qui ont laissé passer tout l’imposant dispositif qui devait déstabiliser le Président Oumar Hassan El Béchir.

C’est une carte politique osée, le maître de N’Djamena espérait ainsi mettre en veilleuse la rébellion de l’Est. Dommage - Démasqué et décapité, le MJE a perdu son pesant d’or aux yeux du dictateur. La marche triomphale sur N’Djamena est plus que certaine. Les combattants de l’Alliance Nationale (AN) sont galvanisés, motivés et décidés à en découdre définitivement aux forces du mal. Affamés et démotivés par des traitements terriblement injustes et inéquitables au sein de l’armée, les soldats du pouvoir ne sont plus prêts à donner leur vie pour défendre le palais rose.

Comme un de nos confrères l’a si bien écrit, le combat politico diplomatique de Deby a changé d’axes stratégiques. En plus de diaboliser Khartoum, les stratèges du régime ont changé de feuille de route, il faut faire un black-out sur la culture soudanaise et ses produits dérivés. Les médias publics sont devenus les mégaphones de la dérive institutionnelle. Les radios et chaînes privées sont interdites de diffuser la musique soudanaise. Exception culturelle, pourrait- on tenter de dire pour apporter du tabac dans la pipe du « gouvernement de large nourriture ». En privé, ces dirigeants tchadiens se divertissent à la « sauce soudanaise » : Orchestres de musiques, chorégraphies soudanaises meublent les soirées mondaines de ces inquisiteurs.

Est-ce la dernière imposture du dictateur ? En tout cas, la musique de la déchéance flotte dans l’air. Ne dansez plus. Tremblez, tremblez…


La Rédaction de Tchadvision

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