Les rebelles poursuivent leur progression

Publié le par Hamid Kelley

Les factions rebelles tchadiennes, opposées au président Idriss Deby, ont pris, dimanche 15 juin, la ville d'Am-Dam, se rapprochant un peu plus de leur objectif final, la capitale N'Djamena.

Echanges de tirs

La veille, les rebelles s'étaient emparés de la localité de Goz-Beïda, à l'est du pays. La ville avaient été le théâtre d'un échange de tirs : des soldats irlandais de l'Eufor, la force européenne déployée dans l'est du Tchad, avaient essuyé des coups de feu, tandis qu'ils surveillaient les combats entre l'armée tchadienne et des rebelles.Les soldats avaient répliqué en procédant à des tirs de sommation.
"Il n'y pas eu de victimes dans les rangs irlandais et tous nos véhicules sont opérationnels", a ajouté Gavin Young, précisant que l'origine des tirs était indéterminé.

"Notre objectif : N'Djamena"

A Am-Dam, à 110 km au nord-ouest de Goz-Beïda, les troupes gouvernementales n'ont apparemment pas offert une grande résistance aux rebelles, qui ont pu investir la ville dès la mi-journée.
"Notre objectif n'est pas de prendre des villes mais d'ôter les obstacles sur la route de N'Djamena. Nous n'allons pas rester. Notre objectif est N'Djamena", a affirmé Ali Gueddei, porte-parole de l'Alliance nationale, affirmant qu'il ne pouvait fournir de bilan sur les combats.
"Nous sommes suffisamment pour prendre N'Djamena", a-t-il ajouté.
Un peu plus tôt, le chef de l'Alliance Nationale regroupant les diverses factions rebelles, le général Nouri, qui avait mené l'offensive sur la capitale en février, avait affirmé que les rebelles étaient dispersés en plusieurs groupes et étaient en mouvement, rappelant, lui aussi, que "l'objectif final était N'Djamena".

Pas de réaction officielle

Selon des sources militaires, des groupes rebelles seraient partis en direction de l'est du pays et de la frontière soudanaise. Il n'y aurait pas eu de combats dimanche matin.
L'armée tchadienne, n'a, pour sa part, pas encore réagi officiellement à l'annonce de la rébellion.
En février dernier, les rebelles tchadiens avaient déjà atteint, à la surprise générale, N'Djamena. Ils avaient encerclé le palais présidentiel et étaient tout près de renverser le régime d'Idriss Deby Itno.
"L'objectif des rebelles était de faire du désordre et de la publicité. Cette guerre n'est pas une guerre de position mais une guerre de mouvement", avait estimé samedi Mahamat Hissène, le ministre de la Communication tchadien, suite à l'occupation de Goz-Beïda.

Pillages

Les personnels humanitaires de la ville, dont une partie ont passé la nuit dans le camp de l'Eufor, envisagent de reprendre leurs activités dans cette zone où vivent quelque 80.000 déplacés tchadiens et 36.000 réfugiés du Darfour.
"Aujourd'hui, on a l'impression que la ville est redevenue suffisamment calme pour que l'on puisse retourner y travailler", a déclaré Serge Malé représentant du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) au Tchad, joint au téléphone à N'Djamena depuis Libreville.
Les organisations non gouvernementales (ONG) allemandes et italiennes ont été, en particulier, la cible de nombreux pillages. Les autorités parlent de véhicules volés et d'un garage brûlé. Des entrepôts ont aussi été pillés. Il est difficile de savoir s'il s'agit de l'œuvre des rebelles ou d'autres personnes, ayant profité de la pagaille régnant dans la ville.
"On ne contrôle pas toujours nos militaires. Ils n'ont pas de salaires (...) A Goz Beida on n'avait pas de raison de piller. On est approvisionné pour un mois, on a un sac de farine et un de viande séchée par véhicule, c'est suffisant. On a suffisamment pour ne pas piller", s'est défendu Abderaman Koulamallah, un chef rebelle.

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