Que feront les politico-militaires ?

Publié le par Hamid Kelley

 

Les jours du régime soudanais sont comptés. Que feront les politico-militaires ?

Par Brahimy Mahamat Abdelkerim

Depuis le début de  la rébellion contre Idriss Deby, nous avons méprisé des réflexions et analyses brillantes, des idées intelligentes et visions responsables, des mains et têtes utiles des fils d’autres régions que les nôtres. Si nous réclamons un dialogue inclusif, pourquoi adoptons-nous un combat exclusif? Nous avons essayé seuls de renverser Idriss Deby mais nous avons toujours échoué. Pouvons-nous accorder une place à tout le monde au sein d’une rébellion réorganisée pour venir à bout de Deby? Que perdons-nous d’essayer si réellement nous voulons mettre fin à la dictature de Deby? Ce n’est pas le devoir  aux fils du BET uniquement ou aux nordistes seulement d’instaurer la démocratie au Tchad même si une telle réalisation est hautement noble. Le cout de sacrifice est énorme pour les fils du BET et c’est à cause de leurs choix. Frères, nous ne pouvons continuer d’assumer seuls le cout en vies humaines de notre rêve de voir un Tchad véritablement démocratique.  

Aussi, je voudrais dire clairement qu’il n’y a pas une seule ethnie au Tchad qui soit capable, elle seule, de renverser Idriss Deby. Même une alliance de 3 ou 4 ethnies ne pourra vaincre Deby qui utilise les moyens de tous les fils du Tchad pour se maintenir au pouvoir. Seul le peuple tchadien, sans exclusion d’aucune ethnie, sera capable de dire halte à Deby. Mes frères, nous avons essayé, seuls, mais nous avons toujours échoué.  Un tchadien, Joe Al Kongarena de  www.librafrique.com, disait que «l’opposition armée ne répond que par d’absurdes défaites.» C’est tellement bien observés que ce sont des défaites totalement absurdes. Oui, c’est une vraie absurdité d’exclure des mains, têtes utiles et disponibles pour aller combattre seuls et perdre le combat à cause de manque d’hommes, des mains utiles, d’idées, de visions, d’organisations et d’unité. Nous échouons par la faute des choix que nous opérons, par la faute de notre absurdité  qui nous couvre de sa brume. Embrumés, nous n’avons jamais su utiliser à notre avantage les énormes moyens, les hommes visionnaires et compétents, les déterminations et bravoures des jeunes parmi nous, le souhait de tout un peuple… La cause de notre échec ne se trouve pas dans la force de Deby ou de ses engins de morts. Acceptons ceux qui nous contredisent car ils aident voir clair et nous poussent à justifier et élever le débat. Ne rejetons personne à cause de sont origine ethnique car ce sont des mains utiles qui aider à combattre Deby qui n’est surtout pas seul (l’armée française, françafrique, mercenaires, les moyens de l’état tchadien…). Réorganisons la rébellion qu’elle soit une réelle protestation de tous les fils du Tchad. Que les tchadiens de la diaspora se rapprochent et ceux qui sont le terrain se rapprochent pour s’occuper des questions urgentes qui sont celles du règne de ce président illégitime de Deby Itno.

Ce frère tchadien que j’ai cité plus haut disait dans une de ses analyses que l’opposition armée a de jours sombres devant elles. En effet, il ya pire. Ce n’est qu’une question d’heures ou de jours mais le président soudanais sera déclaré criminel de guerre ou génocidaire et il aura un contre lui un mandat d’arrêt international. C’est aussi une très mauvaise nouvelle pour tous ceux qui flirtent de loin, de près ou par personnes interposées avec  ce monsieur considéré comme génocidaire. Charles Taylor fut déclaré criminel de guerre et nous savons aujourd’hui où il se trouve.  Slobodan Milosevic fut accusé de criminel de guerre et nous savons comment il a fini sa vie. Ce n’est qu’une question de temps mais El bechir va finir soit comme Taylor soit Milosevic. Il n’est pas plus fort que ces deux criminels. Notre inquiétude se justifie du fait que le  successeur d’Elbechir va probablement prendre une distance avec la politique de son prédécesseur. Ce n’est pas de bonne augure pour la rébellion tchadienne de voir un autre président soudanais qui pourrait se rapprocher de Deby ou qui va régler la question du Darfour et par conséquent n’aura pas besoin des politico-militaires tchadiens pour réprimander le régime de Ndjamena. Que deviendront alors les politico-militaires si cette tendance désavantageuse se maintenait et quelle stratégie les rebelles entendent mettre en place pour se préparer à cette éventualité ? Vont-ils prendre distance d’El bechir le criminel de guerre et génocidaire ? Vont-ils continuer à rester sous l’ombre de ses ailes et montrer au reste du monde qu’ils flirtent un avec génocidaire recherché dans le monde entier? Le temps n’est pas à notre avantage et si nous ne réagissons pas d’urgence, l’opposition armée aura effectivement des jours sombres devant elle comme l’écrit Joe Al. De toute façon, le mandat d’arrêt sera accompagné des mesures de rétorsions et des embargos pour contraindre et infléchir les membres du gouvernement soudanais. C’est dire même que d’ici, les soudanais n’auront les matériels pour soutenir les politico-militaires à cause des restrictions ou d’embargo.  Ce n’est pas tout. Deby a compris que la seule façon de calmer les soudanais, c’est de les allumer à Khartoum lorsque Ndjamena est en feu. Sous embargo, Deby  sera sans complexe devant les soudanais. L’occident pourrait même utiliser Deby pour fragiliser le régime d’Elbechir afin de précipiter sa chute et son arrestation éventuelle.  C’est le vent qui commence à souffler n’est pas bon pour notre cause. Si nous tardons et que ce vent prend de la force, le destin des rebelles pour être associer à celui du régime soudanais les jours sont presque comptés.  

Pour cela, il faut appeler tous les fils du Tchad, écouter les moindres critiques et toutes les nouvelles propositions d’idées, tenir compte de toutes analyses et repartir le devoir d’instaurer la démocratie au Tchad  à tous les tchadiens sans distinction d’ethnie ou de religion afin de trouver rapidement une formule qui nous mène rapidement à la victoire sur la dictature de Deby. Le combat inclusif précède le dialogue inclusif. Notre échec ou succès dépendra de notre choix d’exclure et inclure tous les fils à la noble cause d’étrangler la dictature de Deby Itno. Qui dit mieux?

Brahimy Mahamat Abdelkerim

Biltine10@yahoo.fr

 

 

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