Deux membres d'une ONG française enlevés au Darfour

Publié le par Waldar

Deux membres de l'ONG française Aide médicale internationale (Ami) ont été enlevés dans la nuit de samedi à dimanche au Darfour-Sud, par des «hommes armés non identifiés», a annoncé l'organisation ce dimanche. Les deux membres ont été kidnappés avec deux employés soudanais samedi soir dans les bureaux de l'organisation à Ed el-Fursan, une ville située à 80 kilomètres au sud-ouest de Nyala, la capitale du Darfour-Sud, et à une centaine de kilomètres du Tchad.

«Les deux employés nationaux ont été relâchés et on ne sait toujours pas où sont les deux membres internationaux», a précisé une source proche du dossier.

On ne connait pas encore leur identité

L'ONG n'a pas souhaité révéler les identités et la nationalité de ces deux expatriés.

Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé que son centre de crise avait été «immédiatement mobilisé». «Le centre de crise et notre ambassade à Khartoum sont en contact avec l'ONG et les différents interlocuteurs concernés», a-t-il indiqué dans un communiqué.


Au Darfour depuis fin 2004, Aide médicale internationale est implantée à Khor Abeche et Ed el-Fursan, la coordination étant assurée depuis une base à Nyala.


Deux employés soudanais d'Ami avaient été tués à la mi-février dans une attaque par des hommes à cheval et à chameau près de Khor Abeche. Un humanitaire soudanais travaillant pour une ONG canadienne a aussi été tué en mars au Darfour-ouest.

Cinq humanitaires enlevés il y a trois semaines

L'enlèvement des deux humanitaires survient trois semaines après celui de cinq employés - dont un Français, un Italien et une Canadienne - de la section belge de Médecins sans frontières (MSF-Belgique) au Darfour-Nord.

Les otages avaient été libérés après trois jours de négociations. Le gouverneur du Darfour-Nord, Mohammed Osmane Yusuf Kibir, avait attribué cet acte à un groupe baptisé «les aigles d'El-Béchir», en référence au président soudanais Omar el-Béchir sous le coup depuis le 4 mars d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).


Le Soudan avait expulsé treize ONG internationales dans la foulée du mandat contre le président Omar el-Béchir pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour.


Malgré le départ récent du Soudan de plusieurs organisations humanitaires, expulsées par le régime de Khartoum, «on poursuivait notre programme, on n'était pas visés», a déclaré dimanche à l'AFP Frédéric Mar, responsable communication et développement de l'ONG.


Les équipes d'Ami contribuent à l'accès aux soins des populations rurales du Darfour, notamment en soutenant des cliniques et centres de santé (réhabilitation, formation du personnel, approvisionnement en médicaments et matériel médical), et en assurant des activités de prévention.


La guerre civile au Darfour a fait 300.000 morts depuis 2003 selon l'ONU, mais 10.000 selon Khartoum, ainsi que 2,7 millions de déplacés.


Créée en 1979, Aide médicale internationale agit à travers le monde pour permettre l'accès aux soins des populations exclues de tout système de santé, ou vivant dans des conditions d'extrême précarité.

 

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