La grosse escroquerie intellectuelle "franco-debyienne"

Publié le par Waldar

Tous les observateurs avisés - qu’ils soient d’Afrique ou d’ailleurs - savaient que le régime Deby allait en mettre plein l’ouïe et la vue au monde entier avec ses rodomontades sur la ritournelle rayée de "l’agression du Tchad par des mercenaires soudanais" dès que les troupes patriotiques et libératrices, uniquement composées des Tchadiennes et des Tchadiens de l’Union des Forces de la Résistance, allaient se mettre en branle pour se jeter à l’assaut de son régime.

 

Mais ce que l’on avait osé croire ne plus se reproduire, à savoir la réédition du soutien tous azimuts de la France à ce régime, s’impose de nouveau à toutes les consciences. Et de la manière la plus scandaleuse qui soit !

En effet, la diabolisation par médias interposés des forces de la résistance n’en finit pas de battre son plein, presque une semaine après l’avortement du premier assaut de l’UFR. Et on ne peut pas dire que la France n’y serait pour rien.

 

Cela est connu partout, et surtout au Tchad où Deby et ses pauvres âmes damnées de propagandistes zélés savent bien qu’ils ne peuvent plus tromper personne, sur les réalités sociopolitiques de ce pays martyrisé depuis 40 ans par une instabilité politique chronique, et écartelé depuis 19 ans par la dictature féroce du clan Deby.

Un clan qui aura beau organiser des marches cousues de fil blanc en soutien à leur régime – avec comme prétexte la "dénonciation de l’offensive de l’UFR", pour lesquelles ils auront forcé de manière à peine voilée les citadins de Ndjamena qui ne voulaient pas y participer, et versé des espèces sonnantes et trébuchantes à ceux qui ont accepté de se livrer à une honteuse danse du ventre qui a écœuré tous les hommes épris de paix et de liberté en Afrique.

 

Aux côtés de ce clan, sur le front international, la France a ouvert – et entretient sans désemparer - pour le compte du dictateur de N’Djamena, un sordide front diplomatique et médiatique.

Désormais, la France qui a décidément abandonné les Tchadiens à leur triste sort au profit de Deby, ne se borne plus à mettre ses troupes et sa logistique – y compris celle satellitaire - à la disposition des troupes de son disciple.

Cela a été visible à Abéché - à l’Est du Tchad – pendant que la bataille faisait rage, avec tout un bataillon des forces françaises - pourtant basées à N’Djamena à près de 800 kilomètres de là - positionné expressément et sciemment pour recueillir et soigner les blessés de l’armée de Deby. On n’ose évidemment pas imaginer ce que les commandos français ont pu faire sur les champs de bataille la nuit, quand tous les chats sont gris, et quand un militaire français – le visage barbouillé de noir – peut bien ressembler à n’importe quel milicien de la soldatesque de Deby.

Difficile donc, une fois de plus, de ne pas dire que la France n’a pas participé – ne fut-ce qu’indirectement – aux hostilités. Le gouvernement français qui, non seulement s’active à imputer au pays voisin, le Soudan, une résistance initiée et menée par le peuple tchadien et par lui seul, mais n’a rien ménagé pendant des jours, pour exiger devant le conseil de sécurité de l’ONU, la condamnation du Soudan et de l’action patriotique de l’UFR.

 

Pauvre peuple tchadien dont il est reconnu – et ce ne sont pas les révisionnistes français qui nous démentiront - que les organisations politico-militaires réunies au sein de l’UFR et leurs troupes, ne sont que des plénipotentiaires !

Que ne dira-t-on pas quand, demain, le peuple tchadien - qui demande anxieusement aujourd’hui à la France de l’aider à se libérer d’un ogre vorace tout au moins en restant simplement neutre – aura réussi à s’affranchir, et mettra le pays de Nicolas Sarkozy en quarantaine ?

Cette France qui ne se serait nullement déshonorée en soutenant le peuple tchadien au détriment des autocrates en place à N’djamena, n’aura certainement pas le culot de dire qu’elle ne "savait pas" ! Car en fait, la France de Sarkozy et le dictateur Deby sont en train de rééditer au Tchad ce qu’on a vu la France mitterrandienne faire aux côtés des génocidaires Interhamwes au Rwanda. On sait ce qu’il est advenu par la suite des relations franco-rwandaises, et surtout du génocide que la France ne peut ne pas avoir vu venir.

 

En effet, il est évident aujourd’hui que, malgré les appels du peuple tchadien et de la résistance à la neutralité de la France et des pays amis dans cette crise qui aurait pu rester tchado-tchadienne si la France ne s’en mêlait pas avec la désinvolture que tout le monde constate, le gouvernement de Sarkozy a résolument choisi son camp envers et contre toute logique… et toute décence !

Aligné derrière le dictateur, Sarkozy n’entend d’ailleurs pas s’arrêter en si bon chemin. Il fait plus encore : de manière insidieuse, la France dirigeante – pas le peuple français pour lequel nous gardons estime et amitié - a décrété un embargo communicationnel quasi-total à propos de toute allusion sur les motivations légitimes du combat de l’UFR ainsi que sur ses victoires.

Il n’y a qu’à écouter " RFI», regarder " France 24" et lire "le Monde" et "Le Figaro" qui ont été très efficacement mis à contribution dans ce sens.

Il est donc clair et lisible que tout est mis en œuvre sur le plan médiatique et diplomatique par le régime "franco-debyien" pour cristalliser au sein de l’opinion internationale le sentiment que Deby se défendrait contre le Soudan sur le territoire duquel l’UFR se trouverait. Alors que la France et le potentat néocolonial de N’Djamena savent pertinemment que les forces de la résistance se trouvent aux confins de l’Est du Tchad, à Hadjer Marfaïne, à des centaines de kilomètres du Soudan. Autrement, Deby ne se serait pas disposé à signer des accords avec le Soudan pour supplier ce pays de ne pas servir de base arrière à la résistance.

Par ailleurs, bien que la France et Deby sachent que, non seulement les camps de réfugiés dont ils se servent comme boucliers humains contre la résistance n’ont jamais été attaqués par celle-ci (qui n’en a du reste jamais eu l’intention), leurs médias, dans une action synchronisée de manipulation des consciences, se sont escrimés à faire croire au monde entier que les organisations humanitaires étaient en train de quitter les camps des réfugiés… à cause des manœuvres militaires de l’UFR qui se déroulaient en réalité à plusieurs dizaines de kilomètres de leurs sites d’implantation.

 

Ainsi requinqué par le soutien assassin de l’Hexagone, Deby s’est cru alors capable de se passer de l’avis de l’Union Africaine, qui avait pourtant fait chorus avec le reste de la communauté internationale, trompée par les larmes de crocodile de Deby et la comédie de la France, en condamnant l’offensive de l’UFR.

Aujourd’hui, parce que l’U.A n’a pas hurlé au loup aussi fort que la France, Deby dit ne plus vouloir rien avoir à faire avec l’organisation panafricaine. Quel scandale dans une nation africaine en pleine construction !

 

En tout cas, à quelque chose malheur est bon. Voilà Idriss Deby qui vient de décider de reconnaître la compétence de la CPI, tout simplement parce qu’il cherche à appuyer la démarche d’inculpation de Omar el Béchir, soutien supposé de l’UFR. Mais le potentat de N’djamena ignore certainement qu’un jour ou l’autre, cette juridiction internationale pourrait bien s’intéresser à tous les crimes qu’il commet au Tchad depuis 19 ans et auxquels l’UFR veut mettre fin.

Reste enfin à espérer que l’Union africaine, qui n’ignore certainement rien des réalités du Tchad, en tire les leçons et prenne ouvertement ses responsabilités pour stigmatiser sans faux-fuyants le crime franco-debyien que le trio Sarkozy-Deby-Kouchner est en train de perpétrer à l’encontre du peuple tchadien où la vie des êtres humains vaut à leurs yeux moins qu’un baril de pétrole. Même vendu à 45 U.S dollars !

 

Ndjamena-matin

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