"Résistance Nationale" : il faut travailler la communication‏

Publié le par Hamid Kelley

Par Georges Tahirou

Les déclarations de Kouchner "la France n'interviendra plus" n'ont qu'une portée diplomatique et ne signifient pas que la France va dérouler le "tapis rouge"  au devant des "Forces de la Résistance". Au contraire, la situation sera plus difficile qu'en février ; et ce pour la simple raison que Déby a réussi à ranger dans son camp la Communauté internationale (UA, UE, ONU) qui ont tous des raisons d'en vouloir au régime Soudanais qu'ils soupçonnent d'aider les "Résistants".
 
Et les dernières condamnations de l'Union africaine et de l'ONU viennent conforter cette thèse. La France n'interviendra pas d'elle-même, mais elle saura bien profiter des prises de position de la Communauté internationale. En effet, l'Union Africaine (UA) a fermement condamné l'attaque rebelle, tout comme le Conseil de sécurité de l'ONU qui se dit "prêt à envisager des mesures appropriées contre les groupes ou les individus qui constituent une menace pour la stabilité de la région".
 
La seule chose à faire est d'avoir de forts arguments contre ces différentes prises de position. Il appartient à nos nombreux amis qui s'occupent de la communication pour les différents mouvements politico-militaires de s'entrainer à cette tâche. Apparaitre dans les médias rien que pour dévoiler la stratégie militaire des "Forces" sur le terrain ou annoncer les "embuscades" ou les prochaines villes à prendre n'est pas ce qu'on attend d'eux. Ni moins encore faire du "départ" de Déby du pouvoir le motif principal de lutte n'est pas suffisant. Il faut plutôt dire pourquoi Idriss Déby doit partir. Comment devant l'indifférence de cette même communauté internationale (UA, UE, ONU, France) Déby durant ces 17 années a massivement violé les Droits de l'Homme (le dernier cas pour lequel cette même communauté internationale est restée aphone est l'enlèvement du Dr Ibni Oumar), le non-respect des règles de démocratie (élections truquées, constitution modifiée pour un maintien indéfini au pouvoir), gestion clanique du pouvoir étatique, dilapidation des ressources de l'argent public (revenus pétroliers), etc.
 
Bref, il faut cesser avec ces balbutiements face aux médias. Le combat pour la liberté et pour les droits est toujours difficile. Au lieu de pleurnicher devant ces petis journalistes, il faut leur faire comprendre que lorsque Déby à mis dans les rues les populations tchadiennes, brûler des villages, fermer des médias, etc. le Conseil de sécurité n'a  rien fait pour l'en dissuader.  Il faut faire comprendre à cette communauté internationale qu'elle a tort de soutenir des dictatures (c'est quand même curieux que Mugabé soit combattu par toute la communauté internationale alors que Déby ne l'est pas). Comme le disait un analyste sur France 24, le fait que les soldats de Déby refusent de se battre ou que les populations accueillent avec joie les "Forces de la Résistance" est un signe qui ne trompe pas sur le désir de changement des tchadiens. Bref, il faut plus d'arguments sur la légitmité de cette lutte, sur les motivations des politico-militaires. Expliquer comment Déby à créer ce conflit du Darfour, le dissocier de votre lutte qui est une lutte tchado-tchadienne pour la liberté et la démocratie.
 
C'est aussi le moment d'expliquer le projet politique après renversement de Déby.
 
Enfin, est-il opportun de mettre en ligne de supposées mésententes entre l'AN de Nouri et l'UFCD de Hassaballah ou les tergiversations de ce dernier ?
 
Déby tremble, la chute est possible pourvu qu'il y ait une organisation sérieuse. Il faut faire des "bourgades" libérées de petites forteresses et tisser des liens avec les populations.
 
C'est maintenant ou jamais !
 
 
G. TAHIROU

georges.tahirou@gmail.com






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