Nouvelle: une saison à wadi-hawar (2° partie et suite)

Contre toute attente, plus en aval, surgit une tête humaine. Celle de... Non! une tête humanoïde! C'est une tête à la face humaine mais plutôt celle d'un singe qui cherche son salut, lui aussi, emporté par la brusque pluie dilluvienne. le simien se craponne à une branche d'un épineux. les épines acérées lui entaillent ses doigts calleux et une trainée de sang imbibe ses paumes. Le singe, secoué par le torrent impétueux, ne lâche guère la branche. le salut, dans ses conditions, passe par la douleur.

      Tant bien que mal, l'animal se hisse sur l'arbre épineux mitoyen au lit de wadi-Hawar. Un arbre dont les branches, comme des bras tendus, éffleurent le milieu du l'oued devenu sinistre et dangereux en un clin d'oeil, en complicité avec une saison de pluie trop généreuse et trop brutale. L'animal rejoint la fourche d'une branche et s'y installe, grélottant de peur et de froid. L'eau et l'écume ruisselent sur son corps frêle.

     Un leger bruit sur la branche voisine, un peu plus haute que celle du singe rescapé. l'animal se retourne et se rend à l'évidence qu'il est le cochambrier de deux humains: une fille au regard faunesque et un jeune garçon à la mine interloquée. Goyla et Boghit, eux aussi, trouvent refuge entre les branches de l'acacia. Avant eux, un boa a retrouvé sa vie sauve en s'accrochant sur le même arbre. Préoccupés par la survie, aucun de quatre créatures n'ose chercher noise  aux autres. Un climat de sereinité et de peur partagée agite leur première nuit sur les branches et par dessus un torrent de plus en plus fort.

    Boghit sécurise le refuge en attachant d'abord Goyla sur une branche, à l'aide d'un morceau de son habit. il se sert de l'autre morceau pour se faire un noeud de securité. La nuit est longue, agitée d'insomnie. Les deux pâtres portent des excoriations et des entailles sur leurs corps. Des blessures lors de leur lutte pour sauver l'un l'autre. Goyla porte aussi une morsure humaine sur son pouce gauche.  Boghit l'a saisi par ses dents pour mieux le sauver. Parfois la vie a un goût amer car on la cherche parfois par tous les moyens.

   Tout à coup, vers la mi-nuit, une vague d'eau déferle, éclaboussant d'eau les occupants de l'arbre. Celui-ci chancele, dans un mouvement de chute. Un craquement de tronc se fait audible. Goyla tend son bras vers Boghit, son sauveur. Une nouvelle catastrophe? Peut-être.... (A suivre...)

                              Sidimi Djiddi Ali Sougoudi

                                   sidimi1977@yahoo.fr     






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