Tchad : L’union de la Résistance Nationale, une nécessité impérieuse

Publié le par Hamid Kelley

Par La Rédaction de Tchadvision


D
es berlues d'unité se dessinent dans le ciel tourmenté du Tchad. Tel dans un puzzle, tous les indicateurs conjuguent un front national pour déboulonner Deby. Un vent d’actualité a soufflé sur le Tchad.

Du simple marabout prêchant « la chute de la dictature», considéré- à tort-comme gourou djihadiste, à la sortie médiatique de Deby sur Rfi, en passant par le dossier brûlant de la mort d’Ibni Oumar Mahamat Saleh et l’éviction, ou plutôt défection, des principaux lieutenants de Timan Erdimi des rangs du RFC, le Tchad est traversé par divers courants qui traduisent l'impérieuse nécessité d'une véritable coalition de la résistance pour venir à bout du régime fantoche de N'Djaména afin d'abréger les souffrances du peuple tchadien..


Le matyr Ibni Oumar Mahamat



Le régime despotique, en l’espace d’une semaine, a présenté le cliché d’une dictature désarticulée, secouée par le spectre du djihad et du scandale d’assassinat politique. Le temps d’une célébration-anniversaire, le 3 juillet 2008, le masque de répression politique est tombé. L’opposant, mathématicien et ancien ministre Ibni Oumar Mahamat Saleh a été contraint au silence de la pierre tombale. Les affirmations du ministre canadien des affaires étrangères sont venues lever le voile sur le mystère qui entourait encore le sort du porte –parole de l’opposition (CPDC) au lendemain des affrontements de février dernier. Martyrisé bien malgré lui par les sbires de Deby, certainement dans la douleur et la torture- excusez du pléonasme, Ibni Oumar se dresse désormais comme l'effigie et emblème des dérives meurtrières du pouvoir autocratique de N'djamena.
Au sein de l’opinion nationale, c’est la consternation. Les appels à la démission du dictateur sanguinaire se sont multipliés. Des vérandas des N’djamenois aux salons feutrés des chancelleries occidentales, un zeste d’amertume transparait dans les conversations. Le système politico-militaire tchadien dévoile aux yeux du monde entier le cynisme d’Idriss Deby. Du coup, c’est la levée de bouclier des contestations dans l’hexagone et au sein du monde scientifique. Des pétitions ont circulé au parlement français et dans l’univers des scientifiques du monde. 117 députés et sénateurs, de droite et de gauche ; et plus de 3000 mathématiciens ont signé deux pétitions. «Les circonstances dans lesquelles la disparition de Mahamat Saleh est intervenue peuvent laisser planer des suspicions, donc il était normal que nous puissions interpeller le gouvernement tchadien.» La mobilisation internationale braque ainsi un coup de projecteur sur les exactions de la clique de vautours qui peuple les casernes du Tchad.

Dilatoire d’Etat



Critiqué, attaqué et dénoncé Idriss Deby a balayé d’un revers de la main les accusations qui accablent son régime : « je n’ai aucune idée et me suis pas mêlé du tout de ce qui se passe ». Le temps d’une interview à Radio France Internationale, Le mégalo-dictateur présent au sommet de Charm El Cheik, camp de villégiature des présidents ad vitam. Deby s’est aussi montré très peu disserte. « Il n’y a pas de rebelles ». Laconiquement, le « va-t-en guerre » s’obstine à fermer les yeux sur la résistance nationale qui a ébranlé l’Est en juin dernier. L’option militaire est ainsi présentée en filigrane dans ce discours guerrier. Le dialogue avec l’opposition est renvoyé aux calendes grecques.
Réponse du berger à la bergère, la résistance nationale doit apprendre à tirer les leçons de ce mépris. Ebranlée par les rumeurs de négociations sécrètes entre certains lieutenants véreux de Timane Erdimi du RFC et Deby, les mouvements politico-armés doivent plus que jamais constituer une union forte et sacrée pour déraciner les fondements du système politique illégal qui plonge les tchadiens dans la misère rampante. Le peuple a l'œil sur les leaders politiques. Il faut dépasser les clivages, briser les chaînes de l’égoïsme et des intérêts partisans. Le changement au sommet de l’Etat est conjugué par les tchadiens qui souhaitent ardemment être libéré du joug imposé par Deby et sa clique de délinquants à cols blancs. Les leaders des mouvements politico-militaires, toutes tendances confondues, doivent fondre et fédérer leurs troupes au sein d’une union de Résistance nationale à l’image de l’Alliance Nationale (AN), et tout sagement dans celle-ci.

Mise à part la ligne de basculement vers la guerre civile avec le triste affrontement qu’on peut qualifier de carnage de Kouno et son cortège de mort, le Tchad est en mouvement... Mouvement de prise de conscience et de dénonciation contre le meurtre abject d’Ibni Oumar Mahamat Saleh. Il souffle enfin sur la dictature sanguinaire de N’Djamena un vent d’unité des mouvements politico-militaire. C’est au prix de l’union que la tempête de canons délogera le soldat-Deby du Palais rose.


La Rédaction de Tchadvision

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