L'affaire du Djihadiste de Kouno vue par la presse nationale

Publié le par Hamid Kelley

Carnage des intégristes à Kouno  /  www.cefod.org

C’est par ce titre que N’DJAMENA BI HEBDO daté du 07 juillet 2008, est revenu sur cette affaire rocambolesque de cet illuminé qui a décidé de « faire la guerre sainte de Kouno (ndlr, localité situé à 150 Km de Guélendeng sur la route de Sarh) jusqu’au Danemark ». Ahmat Tidjani Ismaël Bichara, âgé de 28 ans, natif de Sarh et originaire du Guéra, vivait dans un campement situé à 4 Km de Kouno avec plus de 700 fidèles. ‘‘Nous avons opté pour le Djihad afin de purifier la religion islamique et résoudre les problèmes des musulmans. La guerre sainte va partir du Tchad jusqu’au Danemark’’, a souligné Ismaël, qui a contraint les délégués du médiateur national à jurer qu’ils sont du côté des intégristes. Malgré l’intervention du médiateur national qui s’est rendu à Sarh pour ramener l’oncle de Ismaël, écrit notre confrère, ce dernier est resté intransigeant. Les islamistes ont donc lance leur djihad contre les ‘infidèles’’ à kouno. D’après le BI HEBDO, à l’aide des flèches empoisonnées, ils bravent les forces de l’ordre. Lors de cette attaque, le bilan officiel annonce 2 morts et 3 blessés, du côté des forces de l’ordre et 12 morts et 4 blessés du côté des intégristes. Avec l’intervention des renforts stationnés à Mbarley, le ministre de l’Intérieur annoncera que sur plus de 700 adeptes d’Ismaël, 66 ont été tués et 51 blessés. Entre-temps, les islamistes ont brûlé 158 cases, 4 églises, le local de la gendarmerie et le centre de santé. Du côté des loyalistes, 4 éléments ont été tués et 6 blessés. Les forces de l’ordre récupèrent également 90 femmes et 121 enfants abandonnés dans le campement. Le journal signal que le gourou en tentant de traverser le fleuve, a été appréhendé lui et ses complices et transféré à N’Djaména.

 

LE PROGRES daté du 7 juillet 2008 fait écho de la dénonciation par les imams de N’Djaména du djihadiste de Kouno. Le quotidien rapporte que la plupart des imams des mosquées de N’Djaména ont signifié aux fidèles musulmans que les non musulmans du sud du pays ne méritent pas d’être tués par l’épée. Le Conseil Supérieur des Affaires Islamique (CSAI) du Tchad, dans un communiqué daté du 3 juillet 2008, renchérit que les enseignements de ce marabout n’ont aucun rapport avec les enseignements islamiques. C’est plutôt une manière de nuire à l’image et au bien fondé de la prédication islamique, poursuit le communiqué qui souligne que la cité créée par Ahmat Ismaël, ne constitue pas une école coranique, mais un regroupement de fanatiques animés de mauvaise foi.

‘‘Un djihadiste sous les verrous’’, titre L’OBSERVATEUR daté du 09 juillet qui rappelle qu’il y a deux mois, selon le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, les autorités locales furent saisies au sujet des activités de qui se déroulaient dans cette école. Mais croyant que dans ces écoles coraniques, il est normal que l’on enseigne rien que la religion, personne n’a réagi. Il a fallu cette menace de guerre sainte généralisée et son début d’exécution pour que les autorités se rendent à l’évidence, constate le journal : ‘‘ces écoles qui poussent comme des champignons couvrent parfois d’autres choses’’, note notre confrère, qui fait remarquer que c’est ce qui a amené le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique de décider l’organisation des visites dans ces écoles pour se rendre compte de leur fonctionnement tout en s’assurant qu’elles détiennent effectivement leur autorisation de fonctionner.

‘‘A-t-on vraiment été surpris par les agissements moyenâgeux de cet illuminé fanfaron en proie à une hallucination déroutante ?’’, s’interroge quant à lui, l’éditorialiste de LE TEMPS qui se demande un peu plus loin si le gouvernement a vraiment raison de se disculper face à sa responsabilité de veiller à la liberté des cultes afin qu’il n’y ait pas de dérapages. Notre confrère insiste sur le fait que ce charlatan, sorti d’un institut coranique ‘‘Mabrouka’’, situé non loin de Sarh doit amener les autorités à surveiller cet institut de près comme beaucoup d’autres d’ailleurs qui poussent comme des champignons. L’hebdo trouve également bizarre le fait que dans ce pays foisonnent des individus qui se disent agents de renseignement, notamment l’ANS, et qui en réalité ne font que racketter et humilier des paisibles citoyens.




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