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Tchad: Idriss Déby dans l’embarras

Publié le par Hamid Kelley

Le rapport sur les sanglants événements de février avec la disparition de l’opposant Ibni Oumar Saleh devait être rendu public hier matin.

Le chef de l’Etat tchadien, Idriss Déby Itno est en possession de ce document depuis le 8 août dernier. Plus les jours passent, plus des voix s’élèvent pour réclamer sa publication. Le raid de l’opposition armée sur Ndjamena au début du mois de février dernier fait désormais partie de l’histoire. Le point d’interrogation du combat entre les rebelles et l’armée de Déby demeure le sort réservé à l’un des chefs de file de l’opposition : Ibni Oumar Saleh qui avait été enlevé en même temps que le député Yorongar Ngarlejy et Lol Mahamat Choua.

Lol Mahamat Choua a été libéré une dizaine de jours plus tard, Yorongar trois semaines après. Sept mois après, on est toujours sans nouvelle du Président du parti pour les libertés et le développement (Pld) et porte-parole de la Coordination des partis pour la défense de la Constitution (Cpdc). Tous les trois ont pourtant été kidnappés le même jour par des éléments de l’Agence nationale pour la sécurité. Yorongar Ngarléjy qui se fait soigner en France depuis sa rocambolesque libération précise que dans son cas, il a été enlevé par huit personnes puissamment armées et conduites par Mahamat Ismaël Chaïb, leur chef. Toujours selon le député Yorongar, il a été emmené dans une “prison secrète” à l’Ouest de Ndjamena où se trouvait déjà Lol Mahamat Choua. Ibni Oumar Saleh arrive plus tard à la tombée de la nuit.

Déby joue les prolongations

A chacune de leur sortie, les autorités tchadiennes n’ont fait que se répandre en déclarations évasives presque sur un ton martial, lorsqu’elles sont interpellées sur le sort réservé au porte-parole de l’opposition tchadienne après les événements de Ndjamena. Même l’implication du chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy ne fera pas avancer l’opinion sur ce qu’est devenu Ibni Oumar Saleh. Une chose est certaine : si les deux autres ont été remis en liberté, tout porte à croire que le troisième n’est plus de ce monde. Mais il faut tout au moins que ses bourreaux indiquent où il a été inhumé pour que sa famille fasse effectivement le deuil comme cela est de coutume.

Le député Saleh Kebzabo, autre figure de l’opposition tchadienne, leader de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (Undr) et porte-parole adjoint de la Cpdc qui a échappé à l’enlèvement des opposants le 3 février parce qu’il n’était pas à son domicile, pense que tôt ou tard, on finira par savoir ce qu’il y a dans ce rapport. Un cousin du disparu Moussa Mahamat Saleh pense de son côté qu’on serait en train de traduire le document tant attendu en arabe. Ce qui l’intéresse comme tous les autres proches du disparu, voire l’opinion nationale tchadienne et la communauté internationale, c’est de savoir ce qui serait advenu à Ibni Oumar Saleh. Tout le monde a les yeux et les oreilles tendus du côté du palais présidentiel de Ndjamena. Quand l’escarcelle des subterfuges de Déby sera vidée, on saura bien.

source: Le Messager

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