Tchad/disparition Ibni: le rapport est une "mascarade" (rébellion)

Publié le par Hamid Kelley

AFP: Les mouvements rebelles tchadiens qui ont pris part à l'attaque sur N'Djamena en février sont très critiques à l'égard du rapport de la commission d'enquête rendu public mercredi, Timan Erdimi, un de ses principaux chefs, estimant vendredi qu'il s'agit d'une "mascarade".

 

"C'est une mascarade. (Le président tchadien Idriss) Deby a liquidé Ibni Oumar Mahamat Saleh personnellement. Les rapports sont truqués. Ce rapport n'a aucune espèce d'importance", a affirmé M. Erdimi, leader des Rassemblements des Forces pour le changement (RFC), joint par téléphone satellitaire depuis Libreville.

"Ce sont les forces de Deby qui ont arrêté M. Ibni Oumar à son domicile. Nous savons qui l'a arrêté, c'est le colonel Adam Souleiman, du renseignement militaire tchadien", ajoute M. Erdimi, qui avait pris part au raid sur N'Djamena les 2 et 3 février.

"Nous avions déjà mis en cause le rapport quand la commission l'avait rendu à Deby (le 5 août). Il n'y a pas de surprise: il n'établit aucune responsabilité", estime Djede Koultou Gamar, porte-parole de l'Union des Forces pour le Changement et la Démocratie (UFCD, rebelle).

Le porte-parole de la Coordination des Partis pour la Défense de la Constitution (CPDC), Ibni Oumar Mahamat Saleh, a été donné pour mort par le rapport. Le rapport fait aussi mention de prisons "secrètes" et de "détenus à la santé dégradée".

Lors de l'attaque, la rébellion a été à deux doigts de renverser Idriss Deby, acculé dans son palais présidentiel. Paris, qui a une base militaire à N'Djamena, lui avait apporté un soutien décisif en fournissant renseignements et munitions.

"Le rapport renvoie la recherche des responsabilités aux calendes grecques. En fait, il renvoie au projet personnel de Deby qui est le règne à vie", précise M. Koultou qui ajoute: "Ibni Oumar Saleh et des opposants ont été tués par Deby. Nous demandons à ce qu'il rende les corps aux familles respectives".

L'UFCD "interpelle" également "le président français" Nicolas Sarkozy afin qu'il "intervienne dans le bon sens".

Pour Abderraman Koulamallah, responsable de l'Union Démocratique pour le Changement (UDC), également partie prenante du rezzou sur la capitale: "le rapport ne va pas jusqu'au bout de sa logique en ne dénonçant pas la répression totalement disproportionnée des forces gouvernementales".

M. Koulamallah précise que les rebelles n'ont pas été entendus par la commission.

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