Cette guerre inter-zagawa entre les Itno et les Erdimi est une guerre bien calculée qui ne menace aucunement le pouvoir zagawa.

Publié le par Waldar

Tchad:tuer pour l'honneur ou la rivalité Deby/Timan

 À tous les tchadiens qui s’excitent, il faut dire de redescendre sur terre. La nomination du neveu d’Idriss Deby Itno, à la tête de l’union des forces pour la résistance (UFR), est une bonne affaire pour Khartoum parce qu’elle augmente la chance des soudanais de se payer la tête de Deby et temporairement la rébellion  tchado-zagawa-soudanaise, le MJE.  C’est aussi une bonne affaire pour les zagawa parce que c’est la continuité, dans la tranquillité, des choses de la famille que les goranes avaient failli choper l’an dernier. Mais quelle tranquillité?

Cette guerre inter-zagawa entre les Itno et les Erdimi est une guerre bien calculée qui ne menace aucunement le pouvoir zagawa. Les complicités familiales interzaghawa vont durer aussi longtemps que possible à notre défaveur.
 
Désillusionnez-vous mes frères !  Les zagawa ne vont pas laisser le pouvoir ni aux goranes ni aux Arabes noirs de l’Est. Tout s’arrange avec l’argent, beaucoup d’argent qui circule dans ces familles sous tension, des milliards du trésor public tchadien, l’argent issu des sueurs de nos fronts. Ils savent qu’ils ne sont plus les détenteurs exclusifs des armes. Ils savent qu’ils auront peu de chance de se faire pardonner tellement ils ont commis des crimes affreux, monté des combines tribales affreuses depuis les 19 années de pouvoir absolu. Idriss Deby et Timan Erdimi sont tous les deux conscients qu’ils sont issus d’un groupe très minoritaire, marginal et pauvre, vivant dans les parties les plus inhospitalières du Tchad, vivant encore à l’état primitif. Le pouvoir qu’ils ont aujourd’hui offre aux leurs une revanche historique inespérée de sortir du lot des damnés de la terre.  Deby et Timan sont  très conscients de cette vérité qu’aucun d’eux ne remettra en question. Au moment où j’écris cet article,  les intérêts sociaux et financiers des rebelles zagawa sont assurés normalement par leurs parents restés à Ndjamena auprès d’Idriss Deby, au vu et au su de Deby lui-même. C’est pour cette raison même que les parents naturels de Deby sont traités différemment des autres tchadiens : impunité et accaparement du commerce, du transport, de la douane, de l’argent des sociétés, etc.  Tout est prétexte pour un traitement de faveur et pour piller. Les blessés zagawa sont évacués et dédommagés. Pour les morts, leurs familles sont payées au prix fort avec l’argent du pétrole. Aucun autre tchadien n’a le droit de bénéficier des mêmes traitements. En ce moment, pour chaque grande bataille avec la rébellion, les combattants zaghawa sont payés selon leur importance jusqu’à plusieurs millions par individu survivant, blessé ou mort. De l’argent public qu’ils savent qu’aucun tchadien n’accepterait de leur gratifier de la sorte.

 Quand ils décident de se diviser et de se battre, ils se servent de notre argent pour s’acheter des armes et nous imposer la guerre que nous ne voulons pas. Quand ils décident de se réconcilier, ils se servent de notre argent pour se récompenser. Quand ils décident de se battre à nouveau ou de s’entretuer pour l’honneur familial, ils se servent encore de notre argent pour se régler leurs comptes. Quand ils ne trouvent rien à faire , ils se servent quand même de notre argent pour leurs joies, celles de leurs femmes et enfants. Pire, ils se servent de notre argent pour se passer le pouvoir de famille en famille dans la zagawamania. 

Nos enfants doivent-ils encore se faire tuer pour une passation interfamiliale de pouvoir  ? On pourrait encore envisager d'accepter si ça ne coute rien mais pas au prix des vies des nôtres. C'est par principe et obligation morale que nous refusons cette transaction qui sent le crime.

 Les Erdimi ne sont-ils pas les architectes de la zaghawamania quand ils dirigeaient les affaires de la présidence et du clan ? Aujourd’hui, ils veulent nous faire croire qu’ils se sacrifient pour le salut d’un Toubouri ou d’un gambaye qu’ils ont combattu pendant des décennies? Même pour un baccalauréat qui ne rapporte que fifre au Tchad, les Erdimi avaient déployé toutes leurs énergies pour priver certains tchadiens non issus de leurs ethnies et régions.  

 

 Le secret de Timan découvert aux portes de N’djaména consistait au départ forcé de Deby par la trahison de ces propres hommes, ensuite le RFC et les Toroboros viendraient renforcer la garde républicaine de son oncle Deby puis ensemble vont retourner le canon contre les goranes de Nouri et les autres alliés rebelles. Ils les écraseraient tous dans une guerre urbaine.  

 

 L’après Deby n’est pas planifié pour l’intérêt des tchadiens mais pour la zagawamania. Les tchadiens doivent être conscients et comprendre la différence entre se débarrasser de la personne d’Idriss Deby Itno et lutter pour une libération nationale globale où le pouvoir ne sera plus le propre d’une ethnie, d’une région ou d’une confession religieuse.  Les tchadiens doivent comprendre cela et rapidement, car de la rapidité avec laquelle ils prendront conscience de cette vérité dépendra leur survie, la stabilité future du Tchad et peut-être de la sous région de l’Afrique centrale.

 Le Chacal  Ndjamena


Librafrique.com
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article