Que cache l’irrévérence diplomatique de Deby ?

Publié le par Hamid Kelley

Les dessous d’un mépris diplomatique
Par la Redaction de Tchadvision



Que cache l’irrévérence diplomatique de Deby ? Le dictateur de N’djamena vient s’illustrer auprès de la communauté internationale par un geste qui frise le mépris du conseil de sécurité. Décryptage.


Le dictateur tchadien n’a pas jugé opportun de recevoir une délégation du conseil de sécurité de l’Onu en visite vendredi et samedi dernier à N’djamena. Dans les salons huppés et les cercles diplomatiques de la capitale tchadienne, on épilogue encore sur cet acte jugé « risqué » par certaines chancelleries. L’attitude du président Deby surprend plus d’un observateur ceux d’autant plus que son homologue soudanais Omar El Bechir a eu des entretiens en tête à tête avec les membres du Conseil de sécurité, la veille à Khartoum.

La maladresse du président-autocrate s’inscrit dans une posture sans équivoque dans les relations entre le Tchad et le Soudan. Officiellement en déplacement et hors du pays, Idriss Deby a laissé à son premier Ministre Youssouf Saleh Abbas le soin de recevoir la délégation onusienne. En réalité, ce mépris vis-à-vis de la mission du conseil de sécurité est un acte délibéré. La réconciliation inter tchadienne, le dialogue avec le soudan et la question des droits de l’Homme sont, aux yeux de Deby, des sujets fâcheux. A Khartoum, toutes ces questions brûlantes ont été évoquées sans tabous entre El Bechir et les membres du conseil de sécurité.

Le fallacieux prétexte de « fatigue du président » après son voyage secret en Libye ne saurait, selon certains diplomates, expliquer l’attitude hautaine de Deby vis-à-vis de la délégation du conseil de sécurité. Les clés de lecture de cette maladresse diplomatique résident principalement dans les desseins obscurs du voyage éclair du dictateur à Tripoli chez le « grand voisin » Kadhafi. Les coulisses du Palais rose bruissent d’indications sur les intentions militaires de N’djamena. Selon un proche de Deby, la délégation onusienne; outre ses préoccupations, devait demander des gages de paix au chef de l’Etat tchadien.

Des troupes de la milice de Deby convergent depuis quelque temps vers l’Est (Mongo, Am timan, Goz beida et de Guereda à Addé en passant par Adré), à Abéché réputé pour être la zone de manœuvre militaire, le QG. La colonne de la garde rapprochée renforcée par les éléments de la garnison de Tiné, le tout dirigé par le Cl Tahir Erdé prend position à Farchana pour contrecarrer toute éventuelle attaque des forces de la résistance.
La mobilisation des milices de N’djamena appuyés par les soldats français vise, selon des sources proches du Palais rose, à mener une probable attaque contre les forces de la résistance nationale. Le déplacement éclair de l’autocrate tchadien à Tripoli était en réalité une visite d’allégeance à Kadhafi dans le but de s’assurer de son soutien logistique dans l’hypothèse d’une attaque contre les forces de la résistance nationale.

Dans le milieu politique tchadien, il ne fait plus l’ombre d’un doute sur les intentions belliqueux de Deby. Certain du soutien inconditionnel de la France, le dictateur tchadien s’assure de l’onction libyenne avant une autre attaque contre les forces révolutionnaires.

Le mépris diplomatique affiché par le dictateur Deby est l’hirondelle qui annonce le printemps des hostilités. N’djamena manœuvre à l’Est, signal d’une prochaine agression militaire. La communauté internationale, au parfum de cette opération programmée en gestation, applique la politique de l’autruche. A N’djamena, Deby joue la chaise vide.


La Rédaction de Tchadvision


Source : tchadvision.com


 

 

 

 

 
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