Centrafrique: au moins 13 militaires tués dans une embuscade

Publié le par WALDAR

BANGUI (AFP) — Au moins 13 militaires centrafricains ont été tués mardi dans une embuscade tendue par des rebelles présumés à Kabo, près de la frontière avec le Tchad et à 400 km environ au nord de Bangui, ont affirmé mercredi à l'AFP des membres de leurs familles.

Le ministère centrafricain de la Défense a confirmé l'attaque dans un communiqué diffusé à la radio, en indiquant que "des militaires centrafricains ont été tués", mais n'a pas fourni de bilan.

Selon des membres de leurs familles qui ont affirmé avoir été informés par des militaires joints sur place, les militaires revenaient à leur base à Kabo après une mission effectuée près de la frontière tchadienne. Ils sont tombés dans l'embuscade et n'ont pas eu le temps de riposter aux tirs.

Les dépouilles des militaires tués n'avaient pas encore été transportées mercredi à Bangui, où de nombreuses personnes affluaient à la morgue de l'hôpital communautaire.

Dans son communiqué, le porte-parole du ministère de la Défense, le général Guillaume Lapo, a affirmé que l'unité militaire basée à Kabo s'était rendue dans la localité de "Moyenne Sido pour une mission de routine".

Sur le chemin du retour, elle est tombée "dans une embuscade dressée par les rebelles du FDPC (Front démocratique du peuple centrafricain) d'Abdoulaye Miskine au village de Nobandja, à 18 km de Moyenne Sido où ils ont séquestré des transporteurs", a expliqué le porte-parole.

"Des militaires centrafricains ont été tués et un véhicule mis hors d'usage", a-t-il ajouté, sans donner d'autres détails.

L'Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD), principal mouvement de rébellion en Centrafrique, a assuré à l'AFP qu'elle n'était pas impliquée dans cette attaque.

Les auteurs ne sont pas "des hommes de l'APRD. (...) On ne sait pas qui a fait ça, quel groupe...", a déclaré son président, Jean-Jacques Demafouth, joint en France depuis Libreville.

"C'est gros, mais je ne pense pas que cela mette en péril le +Dialogue inclusif+", a commenté M. Demafouth, en référence au forum devant rassembler pouvoir, opposition, rébellions et société civile pour sortir le pays de la crise et y ramener la paix.

Initialement fixé au 8 juin, ce forum a été reporté à plusieurs reprises en raison de nombreux désaccords soulevés par des mouvements rebelles et l'opposition, notamment sur la loi d'amnistie devant concerner tous les acteurs centrafricains.

La semaine dernière, le président centrafricain François Bozizé a annoncé que le "Dialogue inclusif" se tiendrait du 5 au 22 décembre.

La Centrafrique, pays enclavé figurant parmi les plus pauvres de la planète, est en proie depuis 2005, année de l'élection du président Bozizé, à l'insécurité dans le nord où groupes rebelles, "coupeurs de routes" et soldats gouvernementaux commettent de nombreuses exactions. Elle fait aussi face à une grave crise financière et sociale.

Début novembre, un chef d'un groupuscule rebelle, le capitaine Abacar Sabone, président du Mouvement des libérateurs centrafricains pour la Justice (MLCJ), avait estimé que "de nombreux groupes rebelles étaient "écartés" du processus de paix et qu'ils "continueraient la lutte armée". Selon lui, le FDPC faisait partie de ces mouvements.

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