Scandaleuse : La discrimination de Deby à l'égard des blessés de guerre non proches du clan

Publié le par Hamid Kelley

Bataille d'Abgoulen: Une prise en charge à deux vitesses
Par la Redaction de Tchadvision

L
es hauts gradés et proches du régime sont soignés en France. Les anonymes soldats traînent dans les rues de N’djamena.


L’histoire des batailles militaires s’écrit dans le sang et le cynisme. Les clichés des combats d’Abgoulen sont des pages douloureuses de cette vérité militaire. Des soldats qui tombent sous le feu nourri des balles. Des militaires blessés, mutilés, des loques humaines. Six mois après les combats éclairs dans l’Est du pays, auxquels prenait part le tyran-soldat Deby en tête de sa soldatesque, que deviennent les militaires atrocement atteints de l’armée de N’djamena ?

Les privilégiés

Paris - 9h12. Un haut gradé de l’armée tchadienne s’appuie sur des béquilles. La phase de rééducation entamée début janvier s’achève dans un mois. Les proches de la famille présidentielle, cet officier supérieur a été au lendemain de la déroute de l’armée de Deby évacué dans un hôpital de la banlieue parisienne et pris en charge aux frais du contribuable. C’est le privilège dont jouissent les proches de la famille d’Idriss Deby. Au Caire, en Egypte, quelques pontes du système militaro-dictatorial y ont également trouvé un refuge douillet dans des hôpitaux.

A Dakar ou Yaoundé, des soldats de rang inférieur et hommes de main des hauts gradés sont évacués et soignés dans des hôpitaux d’un confort moindre. Cynique comme le Prince, Deby a fait sienne de cette méditation de Machiavel : « Il perd, celui qui sait ce qu'il va faire s'il gagne. Il gagne, celui qui sait ce qu'il va faire s'il perd ». A l’analyse, les généraux et les lieutenants de l’armée moribonde tchadienne sont les derniers remparts du régime politico-militaires du locataire du Palais Rose. Dans sa posture de militaire et homme politique immoral, Deby couve ses hauts gradés blessés de soins à prix d’or. L’autocrate sait plus que jamais que seul le bruit des kalachnikovs peut contenir provisoirement les aspirations populaires aux changements.

Comme Nicolas Sarkozy, le dictateur tchadien Machiavel sait que le problème pour un Prince ne doit pas être d’établir un régime idéal où le peuple serait heureux mais de s’arranger de la sorte que celui-ci ne se révolte pas et ne s’oppose pas au pouvoir du Prince. Et seule l’armée fantôme de N’djamena peut contribuer à la réalisation de cette aspiration politicienne.

Les damnés

Les rues de la capitale puent la pitié. Des soldats mutilés au cours des affrontements d’Abgoulen sont abandonnés à leur triste sort. Ils sont aujourd’hui les paria, les exclus des privilèges de l’armée. Ils traînent des blessures, signes d’une loyauté sans faille à un régime pour lequel ils ont versé leur sang. Un honneur et une fidélité militaire désormais bafoués. Dans sa tour d’ivoire, Deby a fermé ses yeux sur le sort de ces « militaires de seconde zone ». Ce ne sont que des pions, des chaires à canon que l’on sacrifie dans l’échiquier militaire. Idriss Deby a changé de nature, lui qui à coup de Fcfa achetait sa soldatesque. «Si tu savais changer de nature quand changent les circonstances, ta fortune ne changerait point».



Alors que le train de ralliement des troupes de Deby ne cesse de prendre de l’ampleur au profit des forces militaires de l’Alliance Nationale (AN), le temps de la sagesse a sonné pour les officiers, sous-officiers et hommes de troupes de l’armée de Deby. L’histoire nous l’enseigne, les événements lorsqu’ils se répètent sur le même champ sont doublement douloureux.






                                                     Soldats abandonnés






Source : Tchadvision.com












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