Séjour parisien de Deby : Marchandage politicien et check-up meublent l’agenda présidentiel

Publié le par Hamid Kelley

Diner de « têtes » à Paris

Par La Rédaction de Tchadvision

Sacré roublard. Sacré Deby! Le tsar tchadien est arrivé sans phares, ni trompettes à Paris. Visite privée de routine, affirme-t- on dans l’entourage du Prince. Dans les coulisses, des rumeurs persistantes donnent un relief politique au séjour parisien de Deby. Marchandage politicien et check-up meublent l’agenda présidentiel. Chronique d’un diner de « tête » hexagonal.

 

Autant épouser la posture de l’écrivain surréaliste français et anti-conformiste pour décrire la scène politico- tragique qui se joue en France avec la visite « très privée » du dictateur tchadien. Ceux qui mamellent le Tchad, ceux qui martyrisent, ceux fuient, ceux qui veulent manger… tous ceux là se retrouvent à Paris pour un diner de « tête ». Le maître de N’Djamena et les « opposants » en exil dans la patrie de Rimbeau se sont faits la « tête » qu’il voulait. Dans un élan de calcul, Idriss Deby a porté le masque d’un pseudo-démocrate. Le temps d’un court séjour, le Léviathan entend s’asseoir à la table d’une « négociation » avec une certaine crème de l’opposition politique et armé. La liste des personnalités à consulter par le Prince regorge des curiosités. On y retrouve des opposants en exil, drapé de costume démocratique par conséquent coupés des réalités du « front » au Tchad. C’est une mascarade, une opération de séduction de l’opinion nationale et internationale. Les stratèges en communication politique du despote savent que le cliché de cette « rencontre informelle » est un gain politique pour le régime vacillant. Il se susurre que les soutes de l’avion présidentiel étaient surchargées non pas de valises diplomatiques, ne soyons pas naïfs ! Mais des coffres d’Euros, destinés à « faciliter le retour des opposants au pays ». Le Tchad n’est pas la première porte d’à côté.

Paris, c’est aussi le point de routine incontournable du check- up de Deby. Les palpitations pendant la progression des mouvements armés sur la capitale, les verres de vin absorbés pour évacuer le stress, tous ces soubresauts font grimper le mercure du thermomètre. Val de grâce, la Salpetrière, Hôpital américain, le bal des hôpitaux s’enchaine à un rythme effréné. Le Tchad, terre de barbouzerie, ne saurait être gouverné sans suivi médical approfondi. Une simple gastro-entérite ne doit pas mettre fin aux prétentions d’un pouvoir ad vitam. Le séjour privé du Prince est aussi l’occasion de rendre une (dernière) visite à un fidèle haut gradé à l’article de la mort. Le général Mahamat Ali Abdallah serait la victime d’une arme de destruction massive et silencieuse qui fait ses preuves dans la cour présidentielle et au sein des « indésirables » du système. Les caciques du régime détiennent une nouvelle formule de poisons mortels qui est distillée par des mains angéliques des belles de nuit.

Méfiez-vous donc, opposants invités à la table du seigneur de N’djamena. L’adage le dit si bien « je me méfie des grecs, surtout de leurs cadeaux ».

Le voyage stratégique de Deby, loin des projecteurs avec des consignes très strictes de censure données aux responsables politiques français et à la presse sur l’assassinat d’Ibni Oumar Mahamat Saleh, vise essentiellement à renouveler l’arsenal militaire de la soldatesque de N’Djamena. Le tapis rouge est annoncé pour les marchands d’arme qui pullulent en France via la filière de l’ex-Union soviétique. Chars d’assaut, hélicoptères, chasseurs bombardiers, munitions, le soldat-Deby se « blinde » sous le regard approbateur de Paris.


La Rédaction de Tchadvision



 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article