Tchad-France:L’ingérence de la France dans le conflit tchadien au nom de la francafique.

Publié le par WALDARI WA AKHBAARA

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Les événements qui se sont déroulé au Tchad en début de février 2008 mettent à nu l’implication du gouvernement français sur la crise qui secoue notre le Tchad.

 

 En effet, en tant que citoyens de ce pays, nous aurions sans doute manqué à notre devoir si nous n’apportions pas notre modeste contribution à la compréhension de la grave crise sociale, politique et militaire dont le gouvernement français est activement impliqué et qui réunit tous les symptômes d’une nouvelle explosion majeure.

 

Partageant l’exigence légitime des masses africaines et plus particulièrement de la jeunesse tchadienne, nous venons pour solliciter une attention au drame subi par un peuple martyrisé et au risque qu’en couraient les ressortissants français vivant au Tchad, du fait de l’implication de leur gouvernement  dans cette crise.

 

La présente lettre n’a autre finalité que de vous exposer notre compréhension de la situation que nous vivons tous les jours afin que vous disposiez de tous les éléments d’appréciation, pensant ainsi vous « aider à nous aider ».

 

Arrivé au pouvoir en décembre 1990 dans un contexte mondial marqué par la fin de guerre froide et la réapparition de la démocratie et des droits de l’homme au centre de la scène politique, le président Idriss Deby avait bénéficié, plus qu’aucun autre président depuis l’accession du Tchad à l’indépendance, d’un soutien et d’une confiance sans réserve tant de la part de la population tchadienne que des pays amis.

                          

Toutes les conditions étaient réunies pour que le Tchad rompe définitivement avec trente années de guerre et déchirements et s’engage résolument dans la voie du redressement ; citons entre autres :

-          le retour des exilés et opposants

-          l’extinction des foyers de lutte armée

-          la législation des partis politique et de la presse indépendante.

      -     Les aides massives des partenaires extérieurs,

 

Au moment où le régime du président Idriss Deby itno s’apprête à entamer sa dix huitième année, force est de constater que les espoirs en un redressement du Tchad ont été largement déçus ; plus grave encore, l’accumulation des erreurs, des déviances et des exactions de toutes sortes ont ravivées tous les germes de la guerre et de division qu’on croyait définitivement enterrés. 

Evidement sans s’étaler dans une analyse exhaustive de la vie nationale, l’observateur pressé peut aisément repérer rien que par la lecture de presse africaine, panafricaine locale et étrangère des indices flagrants et révélateurs. Tels que :

 

  • .la répétition régulière de massacres des civils et d’opposants désarmés
  • L’implication de l’entourage immédiat du président DEBY dans le trafic de drogue et de la fausse monnaie.
  • L’asphyxie des commerçants et des entrepreneurs par un véritable racket étatique.
  • La démission totale de l’Etat par rapport aux secteurs sociaux vitaux tels que l’enseignement et la santé qui ne subsistent que  grâce à l’aide internationale et l’abnégation héroïque des enseignants, associations des parents d’élèves, infirmiers, médecins et organisations religieuses.
  • La déliquescence de l’Administration et le règne du désordre, de l’arbitraire et du favoritisme.
  • La prise en otage du processus démocratique en liquidant les partis politiques de l’opposition par l’intimidation, la corruption et la mise sur pied d’une machine de fraude électorale massive.
  • la modification unilatérale de la loi sur les revenus pétroliers, destinée aux générations futures en violation des engagements pris avec la Banque Mondiale.

 

     Parmi les nombreuses conséquences de cette gestion catastrophique il faut particulièrement souligner : 

 

·         la perte totale de confiance de la population vis-à-vis de l’administration ;

·         la généralisation de la corruption, de la gabegie et le pillage des deniers publics ;

·         La suspension des flux financiers internationaux vers notre pays, qui provoquent des problèmes sociaux de plus en plus aigues ;

·         La multiplication de mouvements de lutte armée ;

·         Le boycotte des élections prévues le 03 mai 2007 par les principaux partis d’oppositions politique ;

 

Cela suffit pour montrer que les causes de l’opposition armée ne sont pas à rechercher dans une animosité personnelle ou tribale, encore moins dans un choix délibéré. Quiconque n’a pas connu la guerre ne connaît pas le prix de la paix. Car pour avoir connu toutes les misères de la guerre, les tchadiens aspirent unanimement à  la paix et à la tranquillité.

 

Depuis plus deux ans le gouvernement français a montré au peuple tchadien son soutien au dictateur Idriss Deby itno au détriment de la démocratie et la liberté.

En effet, les autorités françaises se sont illustrées par le biais de l’ambassadeur de France sur place par des pratiques contraire aux valeurs françaises. Ce dernier s’est   illustré depuis son arrivée par le mépris de l’opposition démocratique, par le dénigrement systématique de la société civile autonome et par la diabolisation de la presse privée. Il déploie une intense activité pour entraîner l’Union Européenne et toute la communauté internationale dans le soutien qu’il apporte de façon flagrante et grossière au régime finissant du Président Deby.

Les autorités françaises avaient trois options :

 

1-      De faire pression sur le dictateur Idriss Deby itno de revenir sur ses meilleurs sentiments et d’ouvrir le dialogue sans exclusive ;

2-      De rester neutre et sécurisées les ressortissants français ;

3-      De participer à la guerre au coté d’Idriss Deby itno.

 

 

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Hervé MORIN ministre 
de la défense français au 
Tchad en février 2008
                       Elles ont choisi la troisième option, celle de participer à la guerre à coté de Deby contre le peule tchadien. Une fois de plus la francafrique triomphe.  Car nous sommes persuadés que les agissements des autorités ne visent pas les intérêts de la France au Tchad ni en Afrique. Au contraire nous craignons la détérioration de l’image de France en Afrique et au Tchad en particulier. Pour cela il suffit de faire un petit sur le web pour se rendre compte de la réaction qu’a suscitée la dernière intervention de l’armée française pour sauver le dictateur tchadien lors de l’attaque de la capitale tchadienne par la rébellion du 1er au 3 février 2008.

Après le Rwanda et la cote d’ivoire le peuple français n’a pas besoin de se faire traîné par quelques individus pour leurs intérêt personnels dans une histoire qui ne le concerne pas et dont une il payera la lourde tribu.

 La France se trouve désormais dans une situation périlleuse. Et il est regrettable de voir dans les jours avenir la France se prendre au piège tchadien alors qu’elle contrôlait la situation aujourd’hui et demain ça sera trop tard. Il est temps pour que les intellectuels, la presse, les medias, les élus, bref le peuple français dans son ensemble dise NON à la francafique comme la dénonce avec énergie aujourd’hui toute la nouvelle Afrique.

 

« Si elle persiste dans sa logique impériale actuelle, la France risque de multiplier les interventions militaires sur le continent au cours des prochaines années. » averti le forum social africain de janvier 2003.

 

Le Tchad n’est ni la cote d’ivoire, ni le Congo encore moins un territoire d’outre mer.

Les Tchadiens se sont enrichis de leur histoire mouvementée. Les tchadiens n’acceptent plus qu’on leur impose des remèdes qui n’ont fait que des dégâts humains et matériels considérables au Tchad  et ailleurs en Afrique.

Les tchadiens à l’instar de tous les peuples du monde aspirent à la démocratie et à la liberté.

Rien ne peut ébranler la détermination du peuple tchadien à la marche vers la démocratie.

Ceux qui rendent impossible le changement par la voie pacifique ; les rendent inévitablement possible par la force.

 

 

Abbas Birké

N’Djaména-Tchad

 

                                   

 

 

 

 

 

Publié dans Politique

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